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La pagode de Fréjus : un lieu reposant

par Nadine 19 Octobre 2008, 10:10 Architecture - Patrimoine


Photos et diaporama de Nadine

L'an dernier, nous étions allés faire une petite visite à la pagode de Fréjus après être allés au restaurant en famille. J'ai ressorti mes photos pour vous faire découvrir ce joli endroit où on a l'impression d'être ailleurs. On est au calme, au milieu des fleurs, on entend les oiseaux et c'est très coloré. Je vous laisse apprécier...


La pagode a été édifiée en 1917, dans les limites du camp militaire Gallieni à Fréjus par des militaires vietnamiens, venus en France combattre aux côtés des Français pendant la Première Guerre mondiale. Elle a été construite conformément à l’architecture traditionnelle du Vietnam, sous l’égide du Vénérable Tich Thanh Vuc, aumônier bouddhique. Elle est appelée Hông Hiên Tu (pagode de la fière race Hông Lac).

La pagode fut à l’abandon et pratiquement sans entretien durant les années qui ont vu les possessions françaises en Extrême-Orient et en Afrique accéder à l’indépendance. Le camp militaire Gallieni était vide de ses troupes coloniales, désormais remaniées et transplantées dans d’autres régions de France, la petite pagode tombait en ruine, faute d’entretien, et menaçait de s’effondrer si une restauration n'était pas entreprise rapidement.

Puis d’autres Vietnamiens sont arrivés en France en 1954, à la suite du repli des troupes françaises de l’Indochine. Parmi eux, ceux qui se sont fixés à Fréjus voulurent reprendre le culte bouddhique à l’endroit où leurs devanciers ont laissé une œuvre admirable. Une association bouddhique fut donc constituée le 9 novembre 1967. Avec peu de moyens mais beaucoup de ferveur et d’acharnement, et avec le soutien des bouddhistes des autres régions de France, la rénovation de la pagode fut menée à bien en 1972. Il était temps !

Agrandie afin de pouvoir accueillir un plus grand nombre de fidèles, embellie et aménagée pour recevoir l’installation d’un grand et imposant autel, elle prend maintenant l’allure d’une grande pagode qui cadre mieux avec le paysage majestueux, englobant un monticule dominant le carrefour de deux axes routiers très fréquentés.
Comme le terrain de la pagode est assez grand pour recevoir des constructions annexes qui pourront à l’avenir former avec la pagode principale un centre bouddhique important, un nouveau pas a été franchi, avec l’édification, achevée le 13 août 1978, d’un bâtiment de culte, également à usage de réunion, d’accueil et de bibliothèque.
Devant les brillants résultats obtenus, l’effort s’est poursuivi sans relâche pour aboutir, en 1979, à l’acquisition du terrain de 6100 m2 de la pagode. D’autres réalisations suivirent en 1988 avec la Tour An Lac (Tour de la Tranquillité Éternelle), destinée aux cendres des fidèles disparus, et en 1997, le Temple des Divinités.
Tant de choses de grande valeur ont été réalisées par un groupement modeste de quelques centaines d’adeptes. Il convient de souligner le dynamisme du Patriarche, président de l’association, et le dévouement inébranlable des membres du conseil de direction ainsi que les contributions sans faille des bouddhistes des Alpes-Maritimes, du Var et d'autres régions.


En 1979, la pagode est dotée d’une statue en bronze de deux mètres, fondue à Bangkok en Thaïlande, du Bouddha Ckya-Mouni parvenu à l’illumination (second site de la vie du Bouddha). Peu de temps après, un Vénérable de la pagode a sculpté le Bouddha entré au Nirvana en position couchée de neuf mètres de long (quatrième site). Le même Vénérable artiste a terminé un troisième site representant Bouddha donnant sa première prédication à cinq disciples. Le premier site - Naissance du Bouddha - a été achevé voici deux ans.

On ne saurait oublier de relater que la pagode, à l’origine modeste, a pu obtenir, par la grâce de Bouddha, une relique de Ckya-Mouni et un coffret de Terre Sainte, offerts par une pagode de la région de Saigon-Cholon dans le Sud-Vietnam. Son grand autel est enrichi d’une très belle statue de Bodhisattva en marbre, offerte par une fervente bouddhiste chinoise de Singapour.
Son action, à prédominance cultuelle, reste circonscrite au milieu vietnamien afin de maintenir la foi bouddhique même s’il se trouve éloigné du pays d’origine. Aux premières années de fonctionnement de l’association, son rayonnement touchait les Alpes Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, la région parisienne, le Lot-et-Garonne, sans compter les relations avec les adeptes résidant dans les pays limitrophes de la France.



Depuis 1975, plusieurs régions ayant leurs propres pagodes, la pagode de Fréjus ne réunit que des bouddhistes des deux départements des Alpes-Maritimes et du Var à l’occasion des quatre ou cinq fêtes bouddhiques les plus importantes au cours de l’année.
Depuis 1984, la pagode de Fréjus figure parmi les membres fondateurs de l’Ordre Bouddhique Vietnamien mondial, dont le chef suprême est également son président. L’Ordre Bouddhique Vietnamien mondial, qui rassemble 40 pagodes implantées sur quatre continents, a son siège à Montréal au Canada. De sa nouvelle position, la pagode de Fréjus sort de son isolement local pour participer à l’expansion du bouddhisme dans le monde.

Parallèlement aux activités cultuelles, la pagode continuera une action soutenue dans l’objectif de raffermir la culture et les traditions vietnamiennes chez les jeunes générations. En fonction des moyens mis à sa disposition, elle s’efforcera, comme par le passé, de se donner d’autres atouts, permettant à la communauté bouddhiste de regarder l’avenir avec sérénité.

En dehors de son caractère religieux, la pagode de Fréjus présente un intérêt touristique très apprécié. Elle constitue l’un des pôles d’attraction majeurs de Fréjus, qui possède dans sa région des édifices et vestiges témoins de plusieurs civilisations très différentes. Elle est de ce fait très connue dans la région et figure dans les guides touristiques sous le nom de pagode Gallieni.


Source : Texte de Bernard Fuch dans "Fréjus, ville d’art et d’histoire" (œuvre collective - 2004).

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